Etant familier de la suite Adobe, j’ai décidé de m’intéresser aux logiciels de création graphique Alchemy et Inkscape. J’espérais ainsi découvrir de nouveaux outils visuels susceptibles d’être réutilisés dans le cadre de mes travaux d’illustrations.
Alchemy
Ce logiciel propose une interface de création simpliste destinée exclusivement à l’expérimentation. Format bâtard, outils anti-ergonomiques, impossibilité d’effectuer un Ctrl+Z : Alchemy cherche délibérément à sortir son utilisateur de sa zone de confort.
Parmi ces "créations", quelques-unes m'ont paru intéressantes à développer. Pour ce faire, je me suis servi du logiciel Photoshop, que j'ai l'habitude d'utiliser pour coloriser numériquement mes dessins.
M'a alors été fait remarquer que ma démarche était contraire à l'esprit du cours qui visait à explorer des logiciels libres. J'ai donc téléchargé plusieurs d'entre eux : Gimp, Krita et Inkscape. Mon choix s'est porté sur ce dernier, qui avait l’avantage de parvenir à se lancer sans trop de problèmes et de ne pas trop faire ramer mon ordinateur (à première vue du moins).
Inkscape
Mon premier réflexe fût d’expérimenter les outils spécifiques à cette interface. La première fonction qui a m’être apparue est intéressante est l’ « interpolation ».
Son principe de combler le vide entre deux « chemins » (deux objets vectoriels) en les répliquant un nombre défini de fois. Méthodologie : sélectionner au moins 2 chemins > Extensions > Générer à partir du chemin > Interpoler
Cette fonction offre également la possibilité, si les deux formes à relier sont différentes, de faire de chaque réplique une étape de transformation de l’une en l’autre (cocher « interpoler le style » dans l’interface Interpoler).
Après quelques tests sur de formes basiques réalisées grâce à l’outil « Tracé calligraphique », j’ai tenté d’appliquer cette fonction à des formes plus complexes, comme une image trouvée sur mon ordinateur :
C’est au cours de cet essai que je me suis aperçu que je détournais le programme de la fonction pour laquelle il a été conçu (la complexité du motif que je cherchais à créer m’a valu presque trois quarts d’heure d’attente). Inkscape est avant tout un programme de dessin numérique peu propice à l’utilisation d’éléments extérieurs à lui-même.
J’ai donc décidé d'abandonner l’idée d'utiliser Inkscape comme un outil de finalisation (à partir d’une base physique numérisée) pour me concentrer sur la création ex-nihilo. A partir du motif créé, j’ai réalisé ceci :
Le résultat m'est apparu suffisement intéressant pour que je poursuive ma démarche. Afin de mettre valeur les résultats hasardeux de mes expérimentations sur Alchemy et Inkscape comme s’il s’agissait de parti-pris graphiques, j'ai réalisé des mises en page narrant les déconvenues de leurs propres créations.
Conclusion
Si les créations présentées ci-dessus sont diamétralement opposées à celles que j’ai coutume de réaliser sur Photoshop, c’est essentiellement du fait de ma méconnaissance du logiciel Inkscape. Ce dernier est en effet très comparable à Illustrator en termes de possibilité de création (à en juger par les fonctions dans les tutoriels que j’ai trouvés sur internet), toute l’originalité et la dimension expérimentale de ces images est donc une sorte de détournement fortuit. Le manque de maitrise aboutit à des formes visuelles qui lui sont propres : un constat qui est au cœur même de la conception du logiciel Alchemy. Ainsi, s’il m’est difficile de recommander Inkscape, dont je n’ai fait que détourner les fonctionnalités, en tant que logiciel de création réfléchie, je conseille en revanche Alchemy a quiconque pratique un art visuel.